- [FEMME] - [SADE] - Pensées sur les Femmes et le Mariage, dédiées aux hommes ; par un vieux militaire.
Numéro d'ordre : 131
Vente : [NANTES] LIVRES ANCIENS – MODERNES - AUTOGRAPHES le vendredi 13 mai 2022 14:00
- [FEMME] - [SADE] - Pensées sur les Femmes et le Mariage, dédiées aux hommes ; par un vieux militaire. Première, deuxième et troisième partie. Kehl, sans nom, 1782. Trois parties en un vol. in-12 (17 x 10,5 cm.) de [184 + 199 + 184] pp., page de titre pour chaque partie avec l'épigraphe : « Nihil dictum est, quod non fit jam dictum prius » et une gravure frontispice, non signée, légendée : « Oui, c'est la Vérité : la Femme est un Problème ! ». Reliure d'époque plein veau moucheté, dos à nerfs et caissons très fleuronnés, pièce de titre rouge, tranches jaspées, gardes coquilles ; usure au pied inférieur d'une coupe, sinon bon exemplaire bien complet des trois parties et de sa gravure. Édition originale de toute rareté. Cette rare édition originale a eu deux rééditions absolument textuelles malgré les modifications de titre : 1 - 'Nouvelles pensées sur les femmes et le mariage ; ou tableau vrai des mœurs de ce sexe. Dédiées aux Célibataires, et à tous les Hommes, en général'. Tome premier [il y en a trois]. (P., Chez Ducauroy, an XI - 1803, où 'Avant propos' est remplacé par 'Préface'), 2 - 'Un million de pensées sur les femmes et le mariage Nouvelle Edition collationnée avec soin et annotée par Eugène Le Gai. (P., Passard s.d. (1863). Eugène Le Gai étant le pseudonyme de l'éditeur François-Lubin Passard). Dans l'édition originale et la réédition de 1803 les pensées sont numérotées (1258 en tout !), pas dans celle de Passard. Ci-après la toute récente et édifiante contribution de Néopilina faite sur le site 'DIGRESSION' forum d'idées et de savoir, le Dimanche 11-X-2020 : « J'ai découvert l'édition de Passard plusieurs années après les "Pensées..." de 1782 et la réédition de 1803, et j'avais déjà la conviction intime que ce texte est de Sade. L'édition de Passard règle le problème. Passard, avec cet ouvrage, est sur le fil du rasoir, celui de la Loi. Un mot sur le contexte. La censure française du XIXe siècle n'a rien à envier à celle de l'Ancien Régime, elle fait même souvent pire. Beaucoup d'éditeurs qui occupent ce créneau - l'illicite, le clandestin, l'érotique, le subversif, etc. - ont prudemment pris, notamment, la direction de Bruxelles ou d'Amsterdam, et, comme sous l'Ancien Régime, le ballet des ballots de "mauvais" livres a repris aux frontières. Au début des années 1890, à la suite de changements politiques, et donc juridiques, la situation s'améliore, et les éditeurs de ce genre reviennent en France. En attendant, Passard compose son ouvrage avec le risque manifeste du tribunal, de la prison, de l'interdiction d'exercer, d'amendes exorbitantes visant expressément à ruiner. Passard a plusieurs objectifs, qu'il remplit très bien, dont celui de faire savoir à ceux qui ne le savent pas encore que ce texte est de Sade, et ce sans jamais imprimer son nom ! Il ne dit jamais "l'anonyme", etc., il dit toujours "l'auteur", il sait parfaitement qui c'est et il va s'ingénier à le montrer dans ses innombrables notes et dans les appendices. Cet ouvrage est une mine d'informations, de pistes et contient plusieurs petits textes de Sade. Le tout autrement est parfaitement inconnu. Sade écrit cela en 1782, c'est parfaitement concordant avec la biographie. Après l'épisode paroxystique de jalousie qui marque les années 1781 et 1782, on sait que les liens puissants qui unissaient son couple se désagrègent peu à peu. La marquise, sur injonction de Sade, alors jaloux au dernier degré, jusqu'au délire, ce qu'il reconnaîtra a posteriori, s'est retirée dans un couvent. Mauvais choix, et il le verra, il sentira les investigations et les progrès des confesseurs, en un mot, il verra la religion lui prendre sa femme. Via la correspondance, on connaît très bien cette période, l'épisode de jalousie puis le délitement, et cet ouvrage y trouve parfaitement sa place. En l'état, et à ma connaissance, l'édition de Passard est la plus intéressante réédition d'un texte de Sade avant les travaux du XXe siècle qui se font peu à peu de plus en plus librement. La liberté totale n'étant acquise qu'après le fameux procès de Pauvert, finalement remporté en appel en 1957. Il est de toute façon indubitable que la censure du XIXe siècle nous a valu des pertes, si ce n'est irrémédiables, gravissimes, en informations et en textes, et auxquelles le curieux se heurte aussitôt chaque fois qu'il se penche sur la vie et/ou l'œuvre de Sade. Jules Gay, un des plus grands bibliographes du XIXe siècle, indispensable en bibliophilie, prévient et se plaint amèrement de ce type précis de risques dans la préface de sa somme "Bibliographie des ouvrages relatifs à l'amour"… ».
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Consultant : Eric SEGUINEAU : Tél : 06.65.24.00.30 / E-mail : ericseguineau@gmail.com
Lieu de vente :
Nantes
8 Bis Rue Chaptal, 44100 Nantes
Le vendredi 13 mai 2022 14:00
Exposition :
Jeudi 12 Mai de 16:00 à 18:00
Vendredi 13 Mai de 9:00 à 12:00
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